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Alpine, une approche de l'Hypercar différente, qui pousse la convergence avec la F1


Ce mercredi 7 février 2024, Alpine a dévoilé la livrée qu'arboreront les deux A424 pour toute la saison en Championnat du Monde d'Endurance (WEC). C'est aussi la composition des équipages qui a été confirmée, avec la liste des six pilotes que l'on connaissait déjà (dévoilée en novembre).

Pas de surprise donc à propos des pilotes, avec des équipages entre conservatisme et renouvellement pour 2024 comme nous l'avions déjà analysé. Pas de surprise non plus du côté de la livrée, bleue, comme toutes les "Alpine" depuis 2013. Et pourtant.  Cette Hypercar française incarne une voix différente de celle suivie par tous les autres constructeurs. Sur deux points, Alpine se distingue. 

Des équipages "différents" de ceux des autres usines

Tout d'abord, c'est à propos des équipages que l'on a choisi du côté de la marque française de se démarquer. Sans discuter le talent de tel ou tel pilote de la line-up, Alpine a clairement fait le choix de ne pas se lancer à la recherche des meilleurs pilotes possibles pour son programme.

Par souci financier, vraisemblablement, et par conséquence d'une arrivée plus tardive que la concurrence (avec Toyota en place depuis 10 ans, Cadillac, Ferrari, Porsche ou Peugeot débarqués en 2022/2023). C'est aussi, peut-être, car le blason au A Fléché n'attire pas autant - pour le moment - que d'autres maisons plus prestigieuses.

Alors, en renouvelant la confiance à des pilotes maison, en ouvrant la porte à des jeunes, et en continuant le modèle d'intégration des gentlemen drivers même en Hypercar, avec Ferdinand Habsburg qui fait aujourd'hui figure de référence, Alpine ne change pas de route. C'est au contraire une confirmation du modèle appliqué par le constructeur depuis 10 ans.  On ne s'engouffre pas dans la surenchère. Mais cela va t-il suffire pour se battre devant ? Seul le verdict de la piste le dira. 

Une convergence avec la F1 de plus en plus assumée

L'autre point sur lequel on peut souligner et féliciter la démarche d'Alpine, c'est le lien entre le programme en Formule 1 et celui en WEC. Ferrari, vainqueur des 24 Heures du Mans 2023 et engagé historique en F1, pourrait multiplier les initiatives croisées entre les deux disciplines. Certes, nous avons vu Charles Leclerc en Sarthe en juin dernier, et la livrée de la future Ferrari SF-24 sera probablement dérivée de celle des 499P, avec le jaune et le rouge plus entrelacés.  Mais les passerelles entre les deux mondes manquent. 

Elles sont inexistantes à l'heure actuelle chez Aston Martin - qui va arriver en Hypercar en 2025 - et Mercedes ne développe rien sur le lien entre F1 et GT. Alpine, qui cherche à peine secrètement à s'ériger en Porsche à la française côté produit, mais en Ferrari à al française en compétition, fait mieux justement que la marque italienne sur ce terrain de la communication à 360°, en mêlant les univers.

Cette volonté d'avoir une parole regroupée, cohérente, est à saluer. Même si en coulisses on sait que les entités sont différentes et que le programme endurance n'a pas accès à la même planche à billets que celui de la F1, regrouper sous une même entité les efforts est selon moi la direction à prendre. Pour simplifier notre sport, si complexe, et pour espérer demain que le lien se transforme en véritable collaboration. Qui sait, si Mick Schumacher ne pourrait pas mener un double programme en F1 et aux 24 Heures du Mans, tout comme Charles Leclerc ou Fernando Alonso ?

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