La 92e édition des 24 Heures du Mans propose un plateau d’une qualité inégalée, avec 23 voitures en catégorie Hypercar, et presque une quinzaine de prétendants sérieux à la victoire. Entre les constructeurs présents pour une deuxième année avec leurs voitures (Cadillac, Ferrari, Peugeot, Porsche), la référence Toyota (qui engage ses GR010 Hybrid depuis 2021) et les nouveaux venus (Alpine, BMW, Lamborghini, Isotta Fraschini), difficile de se prononcer sur le nom du vainqueur. J’ai la conviction que c’est Porsche qui va décrocher cette année une nouvelle victoire. Voici pourquoi.
Sommaire
Porsche triomphe au travers des époques
Depuis le premier de ses 19 succès en Sarthe, Porsche a toujours imposé ses créations. L’épopée 917, devenue iconique, n’était que le début de la série victorieuse, stoppée – pour le moment – à 2017. Au fil des époques, des règlements, des aléas, Porsche a su briller. En Sport 5 litres, en Groupe 5, en Groupe C, en GT1 puis en LMP1. Qu’il faille « coursifier » une 911 pour en faire un prototype de course, ou transformer une 962 en GT, Porsche a toujours trouvé la solution.
Le projet 963 n’y fait pas exception. Avec un total de 4 voitures engagées en 2023 (3 machines officielles et 1 963 privée pour Jota), Porsche est venu apprendre. En 2024, Porsche vient rappeler que Le Mans est son terrain de jeu préféré.
Les autos « Made in Flacht » sont en mission. Pas d’anniversaire particulier, pas de célébration venant apporter un poids supplémentaire. Les 24 Heures du Mans 2024 concentrent déjà une tension unique, et chez Porsche, chacun sait ce qu’il doit faire. Des techniciens de l’ombre aux mécaniciens, en passant par les ingénieurs et, bien entendu, les pilotes.
Pas de découverte ou de besoin d’accumuler de l’expérience. Cette édition 2024 est, déjà, un premier point haut du programme 963.
La 963 est déjà capable de briller sur 24 heures
À la lecture des résultats depuis le début de saison en Championnat du Monde d’Endurance FIA WEC, Porsche apparaît en position de force. L’équipage de la Porsche 963 #6 (Kévin Estre / André Lotterer / Laurens Vanthoor) est en tête du classement. Porsche a brillé au Qatar, enlevé Spa-Francorchamps à la faveur d’une course tronquée. Ces résultats prouvent la bonne dynamique. Mais la clé, c’est en janvier qu’on peut la trouver.
Dans un coin de Floride, sur le tri-ovale de Daytona et son infield, Porsche a conquis pour la première fois une course de 24 heures avec sa 963. Un signal fort, pour le constructeur qui mène depuis 2023 un double programme IMSA/WEC avec 2 voitures à chaque fois.
En se présentant au départ de la 92e édition, Porsche est le constructeur qui a accumulé le plus de kilomètres en Hypercar depuis le début de l'année 2023. Grâce à cet engagement total sur les deux continents, et aussi au concours des équipes privées. Porsche n’a pas seulement adhéré à la réglementation Hypercar. Porsche a totalement embrassé ce règlement, ne faisant pas de concessions. Le Mans va, selon moi, récompenser cet effort.
Oui, Ferrari a aussi déjà brillé sur la durée de 24 heures (au Mans l’an passé). Toyota également, mais j’ai la conviction que la fraîcheur apportée par la règlementation Hypercar va se traduire par un troisième vainqueur différent en 3 ans. Une preuve – s’il en fallait une – que nous vivons une période dorée, avec une absence de mainmise d’un constructeur.
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La menace la plus forte vient bien entendu du clan Ferrari, de Toyota et de Cadillac. Je m’attends d’ailleurs à une opposition puissante, à des batailles permanentes. Que l’on ne s’y méprenne pas, une Porsche ne va pas s’échapper et faire cavalier seul.
Une Porsche, mais laquelle ?
Le moment de vous livrer précisément mon pronostic est arrivé. J’ai un faible pour la Porsche 963 #99 Proton Competition de Neel Jani / Harry Tincknell / Julien Andlauer. (comme évoqué dans le podcast pronostics) Comme un clin d’œil à l’histoire, l’équipe ayant choisi d’arborer précédemment une livrée hommage aux 24 Heures du Mans 1994, et roulant ici avec une décoration qui évoque les 480 km de Dijon 1989. Aussi car Julien Andlauer sait faire des merveilles, et que Neel Jani connaît ce qu’il faut pour gagner.
Mais à édition exceptionnelle, je mise sur un équipage exceptionnel. La Porsche 963 #6 de Kévin Estre / André Lotterer / Laurens Vanthoor est pour moi celle qui aura les honneurs dimanche.
Kévin Estre, déjà entré dans la légende pour son « pass on the grass » et connu de tous pour son pilotage incisif et spectaculaire, a passé une première étape en gagnant en LMGTE Pro en 2018. Il était d’ailleurs associé à Laurens Vanthoor. Une victoire pour la Pink Pig alors que la catégorie GT était à son sommet. Ces deux-là, séparés de Michael Christensen (engagé sur la 963 #5) ont une histoire à finir. Une autre case à cocher.
Et comment ne pas évoquer André Lotterer, le « boss » de l’endurance. Déjà une légende de l’épreuve avec ses 3 succès – tous avec Audi – il pourrait encore monter dans l’Histoire en gagnant avec Porsche, sa marque de cœur. La #6 regroupe le bon équilibre : des vainqueurs de catégorie expérimentés, pur produits Porsche, avec un « vétéran » qui sait que Le Mans peut être généreux et cruel.
Et vous, c’est quoi votre pronostic ?
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