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24 Heures du Mans 2021 : LMGTE Am, une course à l'intensité inédite ?


La catégorie LMGTE Am est celle qui accueille la plus grande diversité. Sur les 23 voitures engagées (contre 25 en LMP2), on retrouve trois modèles différents (Porsche 911 RSR-19, Ferrari 488 EVO, Aston Martin Vantage) et surtout de très nombreuses équipes au niveau hétérogènes. Entre les structures professionnelles qui bénéficient d'un support à peine voilé de la part d'un constructeur, ou au contraire les projets plus modestes qui viennent se frotter au Mans, l'esprit pionnier de l'épreuve se trouve ici. Surtout, on peut voir associés des gentlemen driver au talent parfois limité à de jeunes loups amenés à devenir des stars de l'endurance. Une telle diversité entraîne inévitablement une indécision forte. Endurance Magazine essaye d'y voir plus clair.

Aston Martin, tenant du titre fragile ?

Il y a un an, à l’occasion de l’édition 2020 des 24 Heures du Mans, Aston Martin dominait le GT. Une victoire tant en LMGTE Pro qu’en LMGTE Am a propulsé le constructeur anglais au sommet. Mais le programme a été mis en pause officiellement. Désormais, ne subsiste que la compétition clients avec des équipes privées qui bénéficient d’un soutien en coulisses d’Aston Martin Racing. Parmi ces équipes, TF Sport, tenante du titre. Les Vantage AMR #33 et #95 sont couvées par Tom Ferrier, avec l’ambition de répéter le succès acquis l’an passé devant des tribunes vides. Cela semble possible sur le papier grâce à la #33. Ben Keating, Dylan Pereira et Felipe Fraga constituent un équipage solide, dans l’esprit de cette catégorie. Certes, ils vont souffrir d’une opposition forte venue notamment de Ferrari, mais leur expérience pourrait de nouveau parler.

Seconde année de succès pour TF Sport ? photo Michelin Frédéric Le Floc'h / DPPI

Deux autres Aston Martin Vantage AMR sont engagés. La #777 pour D’Station Racing et la #98 pour NorthWest AMR. La première devrait nous gratifier de belles figures en piste, les trois pilotes engagés ayant un manque d’expérience clair à ce niveau de la compétition. En ce qui concerne la #98, il s’agit de l’engagement porté par Paul Dalla Lana.

D'Station Racing et son Aston Martin Vantage AMR - photo Michelin Frédéric Le Floc'h / DPPI

Le gentlemen driver bien connu dans le paddock depuis de nombreuses années à tout gagné en Championnat du Monde d’Endurance (WEC). A l’exception justement des 24 Heures du Mans. Mais avec un appui plus réduit de la part du constructeur de Gaydon, on peut douter de la force de ces quatre équipes que nous venons de citer.

Qui sera vainqueur du challenge Ferrari ?

11 Ferrari 488 GTE Evo engagées parmi les 23 engagés du plateau, personne de peut rivaliser. Affûtée au fil de saisons, la 488 n’a pas eu le droit à une descendance. Ferrari a décidé il y a maintenant plusieurs saisons de ne pas développer de version GTE de sa F8 Tributo, héritière de la 488 GTB. C’est ce qui explique les évolutions successives de la 488 GTE, qui côtoie une autre arme bien affûtée, la Porsche 911 RSR-19. Mais la force du nombre n’est pas véritablement un atout. On se souvient dans l’histoire récente de la course qu’en 2019, la seule Ford GT engagée (Keating Motorsports) était la première à passer le drapeau à damiers dans la catégorie, avant d’être déclassée pour réservoir de carburant non conforme (qui ne lui a pas procuré d’avantage concret). En clair, la course est ouverte et ne va pas se résumer à un Ferrari Trofeo. 

La #47 pourrait être la Ferrari 488 EVO la plus en vue de cette édition - photo Michelin Frédéric Le Floc'h / DPPI

Pourtant, il faut s’intéresser à la lutte entre les structures qui engagent la machine italienne. Car là se joue une partie de l’avenir de la marque en endurance. Antonio Fuoco ou Callum Ilott, pour ne citer qu’eux, vont sans doute vouloir briller pour se faire remarquer… et peut-être décrocher les faveurs de Ferrari à l’occasion du programme Hypercar. Qui sait. Les équipes privées qui sauront se faire remarquer (Cetilar Racing, Spirit of Race ou encore Kessel Racing ou Iron Lynx) pourraient avoir le droit à une "promotion" et pourquoi pas récupérer l'engagement d'une Hypercar (en complément du programme qui sera géré par AF Corse).

Les Porsche 911 RSR sont-elles au niveau ?

La Porsche 911 RSR-19 continue d'impressionner. Par le son de son bloc, dont l'implantation avait été revue en 2019, mais aussi par l'étendue du talent des équipages qui, en LMGTE Pro, font d'elle une machine à gagner. Et en LMGTE Am ? Avec un effectif de bavaroises réduit, ce sont les voitures couvées par Christian Ried qui ont nos faveurs.

Livrée inédite teintée de orange chez WeatherTech avec de belles chances de succès - photo Michelin Frédéric Le Floc'h / DPPI

Les #77, #88 et #99 seront rapides aux essais (tout comme la #79). On peut compter sur Julien Andlauer sur la #88 ou Harry Tincknell sur la #99 pour partir à la chasse au chronomètre. Mais dans une catégorie qui accorde énormément d'importance à la performance des pilotes gentlemen (il faut des pilotes bronze et argent dans l'équipage), c'est la régularité qui sera la clé. Ainsi, la #77 part avec une longueur d'avance. Avec Jaxon Evans et Matt Campbell, Christian Ried pourrait retrouver le chemin de la victoire. Il avait décroché la victoire en catégorie en 2018... année ou Porsche remportait le LMGTE Pro avec la Porsche 911 Cochon Rose. Un nouveau doublé est possible !

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