En 2002, Pescarolo Sport se lançait à l'assaut des 24 Heures du mans avec des Courage C60 radicalement différentes. Le travail d'André de Cortanze, largement visible, donnait naissance à deux voitures fines et taillées pour les Hunaudières. Mais le manque de travail en soufflerie en amont, et le court temps de préparation, n'ont pas permis d'atteindre l'objectif du podium. 2003 sonnait alors comme l'année de la mise en application de tout ce qui avait été pensé en 2002, mais qui manquait encore de validation.
Les 24 Heures du Mans 2003 suivent les 24 Heures du Mans 2002, et chez Pescarolo Sport comme pour la plupart des autres équipes, on revient avec le même matériel ou presque. La Courage C60 n°17 (châssis 003) est la n°18 des 24 Heures du Mans 2002 et la n°17 de 2001. La C60 n°18 (châssis 004) est elle l'ancienne n°17 de 2002, et la n°18 de 2001. Vous suivez ?
Après un succès à Spa-Francorchamps en fin de saison de FIA Sportscar, l'équipe s'impose à Barcelone en début d'année 2003. Tout semble bon, d'autant que des essais intensifs ont été menés (au Bugatti, à Magny-Cours, ou encore sur une base près de Tours). La voiture est connue, le moteur aussi, et PlayStation vient en renfort pour sponsoriser le projet. Plus que jamais, l'équipe d'Henri Pescarolo semble armée pour aller chercher les Audi R8 et Bentley Speed 8.
Sur la n°17, Franck Lagorce, Stéphane Sarrazin et Jean-Christophe Bouillon sont associés. Sur la n°18, on retrouve Eric Hélary, Soheil Ayari et Nicolas Minassian. Pour la première fois depuis les débuts de l'équipe, Sébastien Bourdais n'est pas présent.
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En qualifications, la performance reflète le travail mené depuis 12 mois. 3'40''839 pour la n°17 avec Jean-Christophe Bouillon. 3'43''151 pour Eric Hélary sur la n°18. Les deux C60 à moteur Peugeot ne sont pas devant mais confortablement installées dans le paquet des "outsiders" aux 11e et 13e places. Fidèle à sa réputation de fin stratège, Henri Pescarolo demande à ses hommes de ne pas partir à la chasse au chronomètre.
En course, les premières heures sont marquées par une alerte sur la n°17. Les freins se bloquent et Stéphane Sarrazin n'a pas d'autre choix que de repasser par les stands. L'opération prend plus de 10 minutes. Avec le temps déjà perdu sur la piste, la C60 pointe maintenant à cinq tours de la Bentley de tête.
La n°18 porte les espoirs du clan tricolore. Elle se bat avec les Dome et autres Panoz. La nuit va être intense. La n°18 lutte pour la 5e place, la n°17 suit à deux tours, handicapée par le retard pris à cause des problèmes de frein.
Sur la ligne d'arrivée, la n°17 est finalement la mieux classée en 8e place, et devance la n°18, 9e. Soheil Ayari, sur la n°18, a notamment fait un tout droit dans les Hunaudières le matin et a du ensuite composer avec une suspension avant endommagée, et des disques de freins fatigués à remplacer. Son relais du dimanche matin sonne l'inversion des positions avec la voiture sœur, qui retrouve un peu de couleurs.
Le classement final est honorable dans une édition marquée par les excellentes performances des Dome, Panoz et... de la Courage C60 JX engagée par Courage Compétition. Pour Pescarolo Sport, ce résultat est un peu un désaveu. Les C60 revues et améliorées aérodynamiquement ne tiennent pas le match face à une C60 "classique". La faute au dessin ou au moteur ? La n°13 de Courage Compétition embarque sous son capot arrière un Judd.
Pour Pescarolo Sport, il apparaît évident que le moteur Peugeot montre ses limites. Fiable et endurant, il n'est plus à la hauteur en matière de performances. L'édition 2003 marque la fin de la collaboration avec la marque de Sochaux.
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