Toyota sort grand vainqueur de la première manche du WEC. Porsche montre déjà de belles choses tandis qu’Audi ne voit aucune de ses voitures à l’arrivée. La bataille entre Audi, Porsche et Toyota promettait d’être belle. Le spectacle a bien eu lieu. La première manche du Championnat du Monde d’Endurance (WEC) 2014 a vu des débuts encourageants de Porsche, la désillusion d’Audi, et la domination de Toyota. Retour sur le premier acte de la saison 2014.
Le doublé pour Toyota
Stratégie, gestion, intelligence, patience. Toyota a su faire preuve de toutes les qualités nécessaires pour remporter cette manche inaugurale. Les Japonais profitent d’une course à vite oublier pour Audi, qui a perdu une monocoque après une sortie violente de Lucas di Grassi. Toyota ne s'est pas contenté de récupérer la victoire face aux problèmes de la marque d’Ingolstadt ou à la jeunesse de Porsche. Dans des conditions difficiles, avec une excellente gestion de la stratégie, Toyota a pris le meilleur sur son rival de la marque aux anneaux, en opérant le bon choix de pneumatiques.
Le tournant de la course intervient après seulement 40 minutes. La pluie fait son apparition à Silverstone. Piste humide, avec une intensité variable selon les endroits du circuit. Des conditions piégeuses, qui vont totalement chambouler la course. Lucas di Grassi part à la faute, en accélération, et heurte le rail. L’Audi R18 e-tron quattro n°1 qu’il partage avec Loïc Duval et Tom Kristensen est touchée, mais il parvient à repartir. Il rentre aux stands, la monocoque est touchée, c’est l’abandon.
En pneus slicks, sur une piste devenant de plus en plus impraticable, di Grassi semble s’être fait piéger par le « boost » de son système hybride. L’autre Audi R18 e-tron quattro, aux mains d’André Lotterer, reste elle aussi en piste en pneus slicks. Leena Gade, l’ingénieur de la n°2, mise sur un retour à une piste sèche et souhaite pousser au maximum le relais de son pilote, qui peut avoir la satisfaction de repartir de Silverstone avec le meilleur tour en course. Roulant sur des œufs, il prend plusieurs fois large, avant de partir à la faute dans le bac. La R18 n°2 y laissera 4 tours.
Impuissant au volant de sa R18 e-tron quattro en pneus slicks, André Lotterer a vu les deux Toyota TS040 Hybrid revenir vite sur lui, avec des pneumatiques plus adaptés. Des pneus pluie pour la n°7, des hybrides intermédiaires pour la n°8. C’est ce second choix qui s’avère rapidement le plus judicieux. Anthony Davidson, Nicolas Lapierre et Sébastien Buemi s’emparent du commandement, et ne vont plus le lâcher.
La seconde Toyota perd du terrain, mais reprend la seconde position avant la mi-course.
Un podium pour Porsche dès son retour
Porsche réussi un très beau retour au sommet de l’endurance en décrochant un premier podium. Rapides, les 919 Hybrid n’ont pas eu le luxe de mener l’épreuve, et se sont rapidement vues en retrait face aux Toyota très en forme dès le drapeau vert, ou aux Audi très affûtées dans les premières longueurs, avec notamment André Lotterer s’emparant de la tête de course en un peu plus de 20 minutes. Non, les Porsche n’ont pas fait dans la démonstration de force. La sobriété a été de mise. Mais au final, un podium vient récompenser les efforts de nombreux mois de travail.
En analysant les tours des n°14 et n°20, il convient de noter un petit déficit pour Porsche. Alors que le tour idéal pour la R18 e-tron quattro n°2 pouvait-être un 1’43″903 en course (et 1’44″100 pour la Toyota TS040 Hybrid n°7), le tour idéal des Porsche est respectivement de 1’45″069 pour la 919 Hybrid n°20 et 1’45″369 pour la n°14. Une seconde pleine, sur un tour de Silverstone, c’est ce qui sépare la R18 e-tron quattro (voiture la plus rapide en performance pure en Angleterre) de la meilleure des Porsche. "Nous pouvions difficilement espérer mieux confie Timo Bernhard après les 6 heures de course. Décrocher un podium dès la première course pour Porsche, dans la catégorie LM P1, c’est tout simplement génial. Il était très important de finir la course. De cette façon, nous avons rassemblé des données utiles. J’ai pris un bon départ, et quand la pluie est arrivée, nous étions très compétitifs et nous avons pu réduire l’écart rapidement. À mon arrêt au stand, nous avons pris exactement la bonne décision avec des pneus intermédiaires".
Si la Porsche 919 Hybrid n°20 voit l’arrivée sur le podium, avec un Mark Webber heureux de signer un tel résultat pour sa première course en WEC, la n°14 a connu plusieurs soucis. Une roue qui part à l’avant gauche au tour 24, puis des problèmes hydrauliques moins de 15 minutes plus tard. Neel Jani, seul pilote à avoir pris le volant, se révèle être quasiment aussi rapide que Timo Bernhard en performance pure.