Après 12 heures d'une édition qui, comme à l'accoutumée, fut disputée, c'est un trio français qui s'impose : Sébastien Bourdais, Loïc Duval et Tristan Vautier repartent de Floride avec la victoire. Le deuxième succès pour Loïc Duval sur les bosses de Sebring après celui de 2011 avec son nouvel employeur (Peugeot). Le deuxième aussi pour Sébastien Bourdais après 2015 (Corvette DP Action Express Racing), et le tout premier pour Tristan Vautier, qui courait toujours après une victoire en WeatherTech SportsCar Championship. Récit d'une édition très tricolore.
Bourdais, Duval et Vautier rois de Floride
C'est Sébastien Bourdais qui a passé la ligne d'arrivée en vainqueur, menant une Cadillac DPi-V.R JDC-Miller Motorsports abimée vers le succès. En effet, dans les 20 dernières minutes, un problème avec l'aileron arrière (une pièce s'est détachée) l'a contraint à terminer la course avec une voiture dont l'aérodynamique était largement modifiée. Mais la victoire était au bout de l'effort.
"J'ai vraiment de la chance de ne pas m'être planté dans le virage 17 avant de faire les ajustements avec l'aérodynamique commente Sébastien Bourdais. C'était très, très chaud. J'avais assez d'avance sur Tincknell pour qu'il ne nous dépasse pas. Je ne savais pas quel était le problème avec la voiture jusqu'à ce que je sorte et que je constate les dégâts sur l'aileron arrière, mais je savais que quelque chose s'était passé sur le plan aérodynamique." Le Français perdait environ deux secondes par tour, mais profitait d'une bonne vitesse de pointe avec son aileron arrière "braqué", ce qui le rendait difficile à dépasser en zones de freinage. "A chaque virage qui se présentait, je me demandais comment j'allais le négocier".
Les vainqueurs du jour n'ont mené que 28 tours (sur un total de 349). On ne peut pas parler de domination pour une victoire presque "surprise" du trio, qui a cherché tout au long des essais de la vitesse de pointe.
La Mazda RT24-P avec Harry Tincknell, Oliver Jarvis et Jonathan Bomarito est à la deuxième place, terminant à 1''435. Après la Cadillac et la Mazda, c'est Acura qui complète le podium avec le trio Dane Cameron, Olivier Pla et Juan-Pablo Montoya pour Meyer Shank Racing w/Curb-Agajanian. C'est bien la Cadillac Ally Cadillac Racing de Jimmie Jognson, Kamui Kobayashi et SImon Pagenaud qui est passée troisième sur la ligne, mais le pilote français a dépassé le temps de pilotage maximum autorisé sur 6 heures consécutives. La voiture a été déclassée, repoussée à la dernière place de la catégorie.
Si les cinq premiers terminent en 5,5 secondes seulement, plusieurs prétendants à la victoire sont tombés sur les bosses de Sebring, ou plutôt le trafic et ses complications. C'est le cas notamment de la Cadillac DPi-V.R. n°01 du Chip Ganassi Racing qui semblait être en route vers la victoire jusqu'à ce que Scott Dixon entre en contact avec la BMW M8 GTE n°25 du Team RLL de Connor De Phillippi. Il restait alors 1 heure et 10 minutes de course.
Idem avec la Cadillac Whelen Engineering n°31 qui était en pole position. La voiture a perdu trois tours en raison d'une crémaillère de direction cassée après un contact entre Pipo Derani et Renger van der Zande dans le virage 17 en tout début de course. Une action suivie d'un accrochage avec Tristan Vautier.
Victoire en catégorie LMP2 pour l'Oreca 07 Gibson n°52 de PR1/Mathiasen Motorsports de Mikkel Jensen, Ben Keating et Scott Huffaker, dans une course de domination. Jensen a terminé avec 2,587 secondes d'avance sur la voiture n°18 d'Era Motorsport de Ryan Dalziel, Kyle Tilley et Dwight Merriman, vainqueurs de la catégorie aux 24 Heures de Daytona. Ces derniers ont passé la plupart de la course à un tour des vainqueurs du jour.
CORE Autosport remporte la victoire dans la catégorie LMP3, après avoir pourtant accumulé un retard de plusieurs tours. Colin Braun a pris la tête dans les 90 dernières minutes de la course et s'est détaché des deux Nissan Ligier JS P320 de Riley Motorsports, qui avaient mené la majorité de l'épreuve.
100 victoires à Sebring pour Porsche avec les triomphes en GTLM et GTD
Pour la deuxième année consécutive, le constructeur allemand a remporté la victoire dans les catégories GT Le Mans (GTLM) et GT Daytona (GTD). La Porsche 911 RSR-19 WeatherTech Racing n°79 s'est imposée en GTLM, en partie car les deux voitures de tête de la catégorie se percutaient à quelques minutes de la fin de la course.
En effet, la Porsche WeatherTech n°79 semblait destinée à une troisième place derrière la Chevrolet Corvette C8.R n°3 du Corvette Racing et la BMW M8 GTE n°25 du BMW Team RLL. Jusqu'à ce que Connor De Phillippi tente de dépasser Antonio Garcia sur la n°3 dans l'épingle du virage 7, à huit minutes de l'arrivée.
Les deux voitures se touchaient et sortaient de la piste. De Phillippi était ensuite pénalisé pour cet incident, avec un passage par la voie des stands le reléguant à la deuxième place. Garcia terminait avec la Corvette n°3 en quatrième position. La victoire donc pour Mathieu Jaminet avec Cooper MacNeil et Matt Campbell.
En GTD, la Porsche 911 GT3R Pfaff Motorsports n°9 s'est imposée. Grâce aux arrêts aux stands et à une excellente stratégie, Zacharie Robichon, Lauren Vanthoor et Lars Kern ont pu maintenir la Porsche n°9 en haut des feuilles de temps tout au long des 12 heures de course. Ils ont repoussé les attaques d'une myriade de concurrents en GTD, dont la Porsche Wright Motorsports n°16, les deux Lexus Vasser Sullivan et la Lamborghini Huracán GT3 Paul Miller Racing n°1.
Porsche compte désormais 100 victoires de catégorie aux 12 Heures de Sebring.