Depuis son retour au sommet de la compétition prototype aux États-Unis en 2014, Mazda peine à convaincre. Après un premier engagement en TUDOR United SportsCar Championship, avec deux châssis Lola équipés d'un moteur diesel, puis le passage depuis le début de la saison à la catégorie DPi, la victoire se fait toujours attendre ! Mais voilà qu'un nouveau partenaire pour la saison 2018 pourrait bien changer la donne, et redonner au constructeur japonais le goût de la victoire sur le sol américain. La création du Mazda Team Joest, puisque le Joest Racing mènera le programme officiel Mazda aux Etats-Unis, annonce peut-être le retour de Mazda au plus haut niveau de l'endurance, et pourquoi pas une participation à moyen terme aux 24 Heures du Mans.
Avec deux victoires aux 24 Heures de Daytona, 10 succès aux 12 Heures de Sebring, ou encore six victoires au Petit Le Mans, le Team Joest possède une longue histoire d'amour avec les États-Unis. En plus des 16 victoires décrochées aux 24 Heures du Mans, Joest Racing possède donc un côté américain indiscutable.
Après l'arrêt du programme Audi à la fin de l'année 2016, Il aura donc fallu une seule petite saison de transition à Ralf Jüttner et ses hommes pour trouver un nouveau défi ! Après de nombreuses victoires glanées avec Porsche dans les années 80 et 90 puis avec Audi depuis le début des années 2000, voilà donc un nouveau challenge à relever avec Mazda. Un challenge qui pourrait bien déboucher sur une présence aux 24 Heures du Mans du seul constructeur japonais a avoir remporté la plus grande course d'endurance du monde.
Mazda se sépare de SpeedSource Race Engineering, la structure de Sylvain Tremblay, et passe clairement à la vitesse supérieure avec le Joest Racing. Aucune participation n'est prévue aux dernières courses de la saison.
La première mission des allemands va être de travailler sur la Mazda RT24-P. Des essais vont avoir lieu, notamment en Europe, pour trouver des pistes d'amélioration mais surtout de fiabilisation. Deux choses sont certaines : le moteur, un 4 cylindres de 2 litres, sera conservé, tout comme le design général de l'auto. Multimatic Motorsports reste impliqué pour travailler sur le châssis, tandis que les hommes de Joest vont implanter une base à Atlanta, à proximité du circuit de Road Atlanta, théâtre du Petit Le Mans.
Côté pilotes, Jonathan Bomarito, Tristan Nunez, Joel Miller et Tom Long mèneront les essais, mais il faut s'attendre à des changements pour 2018 ! De manière correcte, discrète, Ralf Jüttner explique qu'il donnera la composition des équipages d'ici la fin de saison 2017, notamment pour "donner de la visibilité à tout le monde, et respecter la vie de chacun". Bref, du changement dans la brochette de pilotes, et ce n'est pas plus mal !
Voilà un engagement qui va attirer l'intérêt en 2018 du côté du United SportsCar Championship ! Voir Joest Racing impliqué en DPi, tout comme Penske, qui a confirmé son retour il y a peu, confirme tout le bien que nous pensions de cette catégorie en début de saison (DPi, la formule magique pour attirer les constructeurs ?).
La souplesse et la flexibilité que permet le règlement DPi attire les constructeurs (Cadillac, Mazda, Nissan) et les "grandes" équipes, comme Joest, Penske, mais aussi Action Express ou Wayne Taylor Racing. La compétition promet d'être belle si les allemands parviennent à fiabiliser et à rendre plus rapides les Mazda RT24-P. Si tel est le cas, et que la lutte en DPi est digne des affrontements vus par le passé en American Le Mans Series, comment imaginer l'Automobile Club de l'Ouest se priver de cette compétition en Sarthe...