Parmi la flopée de GT1 produites à la fin des années 90, la Lotus Elise GT1 (aussi appelée simplement Lotus GT1) n'est pas la plus célèbre. La faute à un palmarès réduit et une carrière trop courte. Elle possède pourtant une ligne sublime et s'inscrivait parfaitement dans la philosophie du règlement.
Lotus Elise GT1, l'héritière de la Lotus Esprit GT1
A partir de 1995, c'est avec l'Esprit que Lotus démarre sa présence en GT1. Déjà développée en version GT2, l'Esprit évolue grâce à Lotus GT1 Engineering, nouvelle structure issue en partie de la dissolution du Team Lotus , structure qui engageait Lotus en F1. Les débuts en compétition - pour la manche GT Series au Paul Ricard en 1996 - ne sont pas concluants. Fragile, l'Esprit n'est pas dans le rythme. Il faut dire que l'Esprit est déjà un peu datée (la S1 est apparue en 1976). Bien que largement modifiée en comparaison avec la voiture de série, la version course reprend des composants âgés. Exemple avec le moteur, type-900, sur lequel les améliorations se succèdent mais dont l’origine remonte à... 1972 !
Décision est rapidement prise de basculer sur un nouveau modèle, la Lotus Elise. D'autant que le règlement évolue. Les instances officielles autorisent la production d'un seul exemplaire de série pour que les constructeurs aient le droit de débarquer en GT1. Ainsi, Lotus s’engouffre dans la brèche. Une Lotus Elise GT1 de route sera produite, et les autres exemplaires seront dédiés à la compétition.
Une Elise à la carrière trop courte
La Lotus Elise GT1 prend le Type 115 dans la nomenclature Lotus, et succède à l'Esprit, type 114. La voiture de route homologuée utilise le châssis en aluminium de la Lotus Elise classique. Il s'agit du seul élément de la version de base. Ce dernier est allongé de 15 centimètres dans sa partie arrière pour accueillir (notamment) le V8 3,5 litres suralimenté par un turbocompresseur issu de la Lotus Esprit GT1.
La carrosserie est en fibres de carbone. En compétition, certaines Lotus Elise GT1 basculent sur le V8 6,0 litres Chevrolet type LT5 provenant de la Corvette ZR-1.
Sept exemplaires sont produits. On retrouve notamment l'équipe GT1 Lotus Racing (gérée par Fabien Giroix et sa structure First Racing) mais aussi des équipes privées telles que GBF UK et Martin Veyhle Racing.
Les débuts en compétition, en avril 1997, se soldent par un échec. Les trois voitures officielles et celle de GBF ne voient pas l'arrivée. Problèmes d'alternateur. La deuxième manche (à Silverstone) n'est guère meilleure tandis qu'une voiture parvient à terminer à Helsinki pour le troisième rendez-vous.
Arrivent alors les 24 Heures du Mans. Trois voitures sont alignées pour les essais préqualificatifs : la voiture n°49 est pilotée par Jan Lammers et Mike Hezemans, la n°50 par Jean-Denis Delétraz et Fabien Giroix tandis que la n°51 est confiée à l’éclectique équipage Maurizio Sandro Sala, Ratanakul Prutirat et Kasikam Suphot. Seule la n°49 prendra finalement le départ, la n°50 ne parvenant pas à se qualifier pendant la semaine du Mans, et la n°51 n'étant pas retenue. L'expérience sera courte : problème de pompe à huile après 121 tours, abandon.Le reste de la saison est marqué par des arrivées classées, mais jamais dans les points. Pour la fin de saison aux Etats-Unis, seule l'équipe officielle ramène deux voitures... 9e et 13e. Encourageant ? Non ! Les Porsche 911 GT1, McLaren F1 GTR et autres Mercedes CLK-GTR sont bien plus puissantes et fines. De vraies voitures de course alors que l'Elise GT1 semble bien trop artisanale. Face à la débauche de moyens nécessaire, Lotus préfère arrêter le programme.
Un projet tenta de redonner vie à la Lotus Elise GT1, avec Mike Hezemans à la manoeuvre. Il récupéra deux anciens châssis et les transforma. Les Bitter GT1 furent engagées sur une seule course (Silverstone) et ne virent pas l'arrivée. Un exemplaire fut aperçu au début des années 2000 en piste. Sa vie est complexe : partie aux Etats-Unis puis revenue en Europe, elle est présentée ci-dessous en images et fut vendue chez Dylan Miles.