En débarquant dans la catégorie Hypercar à l'occasion de l'édition du centenaire, Ferrari ne se contente pas de faire son retour dans la catégorie reine du sport-prototype. Il s'agit, aussi, de la première présence de la marque italienne à ce niveau au XXIe siècle. La dernière présence officielle datant de 1973, et les tout derniers prototypes engagés de manière privée l'ayant été... en 1999.
1999, une édition devenue culte par l'intensité de la lutte pour la victoire, la diversité des marques engagées et, évidemment, les envolées à répétition des Mercedes CLR. Le plateau de l'édition 1999 comptait dans ses rangs une Ferrari 333 SP, la n°29 de Policand, Baldi, Pescatori. Elle est à ce jour la dernière sport prototype à avoir pris le départ des 24 Heures du Mans à être frappée du Cheval Cabré. Lorsque les 499P passeront devant le drapeau tricolore samedi 10 juin, un peu de cette histoire liée à l'édition 1999 revivra.
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En plus d'être la dernière représentante du constructeur italien à avoir pris le départ au 24 Heures du Mans, cette 333SP (châssis n°30) à une autre particularité à son actif. Elle est la Ferrari la plus rapide sur un tour vue en Sarthe. En 3'38''468, le temps de la qualification réalisé par Jérôme Policand était loin de la marque de la Toyota GT-One, mais la 333SP privée ouverte filait dans les Hunaudières à 224,188 km/h de moyenne, tapant même 338 km/h en vitesse maximale, tout comme les Panoz Roadster-S, elles aussi découvertes.
C'est en partie grâce au travail réalisé par l’équipe Jabouille-Bouresche Racing que cette 333 SP spécialement préparée pour les 24 Heures du Mans était si à l'aise, elle qui a la base avait été prévue pour la course américaine et les circuits plus étroits, sans recherche d'une aéro plus poussée.
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Dans les colonnes d'Auto Hebdo, Jérôme Policand raconte : "Jean-Pierre Jabouille a voulu en faire une voiture adaptée au Mans, ce qu’elle n’était pas au départ. Les pontons étaient galbés sur la voiture d’origine, construite par Michelotto. Chez nous, ils étaient droits. Jean-Pierre avait passé la 333 SP en soufflerie. La carrosserie a été également rallongée, de type "longue queue" pour une meilleure traînée aérodynamique et moins d’appuis. Cela avait d’ailleurs fortement déplu du côté de Maranello !"
Crédit photo : Stéphane Cavoit pour Endurance Magazine