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Cadillac remporte les 24 Heures de Daytona 2019, Fernando Alonso décisif


En remportant les 24 Heures de Daytona un an après avoir débuté en endurance, Fernando Alonso ajoute à son palmarès une nouvelle ligne prestigieuse. En route vers un deuxième succès possible en juin prochain aux 24 Heures du Mans, l'Espagnol continue sa quête de succès en dehors de la Formule 1 avec brio.  De ce rendez-vous de Floride il ressort victorieux en ayant largement contribué à la main mise de son équipe - le Wayne Taylor Racing - sur une épreuve tronquée. 

Cadillac imbattable à Daytona

La 57e édition des 24 Heures de Daytona restera dans les mémoires pour les conditions météorologiques dantesques tout au long de l'épreuve. C'est à un peu plus de deux heures du but que Fernando Alonso a pris le commandement de la course face à Felipe Nasr, parti trop large dans le premier virage.

Moins de 10 minutes plus tard, la course est stoppée par un drapeau rouge (le second de l'épreuve). Les positions restent alors figées. Fernando Alonso, associé à Jordan Taylor, Renger van der Zande et Kamui Kobayashi, décroche le deuxième succès en trois ans pour l'équipe Wayne Taylor Racing. Cadillac est, une nouvelle fois, sur la plus haute marche du podium. Trois succès sur trois possibles depuis 2017, une domination complète alors que cette année, les LM P2 étaient mises à distance du fait d'un règlement défavorable.

 Cette victoire est un vrai travail d'équipe, mis en lumière par l'ancien pilote de F1 qui attire inévitablement l'attention des médias. 

Intéressons-nous aux détails. La Cadillac DPi-V.R n°10 fut en tête pendant 259 tours (sur les 593 que compte l'épreuve) soit 43,6% des tours réalisés. Fernando Alonso a réalisé l'ultime dépassement, celui qui a permis de prendre la tête et qui allait sceller la course. Plus tôt déjà dans la course, il dominait son sujet, surclassant tous les concurrents directs via son pilotage exceptionnel sous la pluie. Non, Fernando Alonso n'a pas remporté à lui seul les 24 Heures de Daytona. mais son travail fut déterminant, et notamment ses relais de nuit lorsqu'il ne commettait aucune erreur et tournait régulièrement 3 à 5 secondes plus vite que les autres DPi. Une prestation semblable à celle des 24 Heures du Mans 2018.

"Les quatre pilotes ont mené, dans différentes parties de la course, et tout était une question de survie commente Jordan Taylor, a qui l'épreuve est encore favorable, après un succès en 2017, pour les grands débuts de l'ère DPi. "Nous avons vu beaucoup de gars prendre beaucoup de risques au début de la course, mais nous avons attendu avec notre tableau de marche. Nous avons pris le pari de faire notre propre course et de ne pas impliqué dans des batailles".

Ces 24 Heures de Daytona ont une nouvelle fois été une course à la survie, une épreuve majoritairement contrôlée par l'organisateur et ses drapeaux jaunes. Rester dans le tour de tête était tout l'enjeu de la course. Faire preuve de prudence et de régularité, mais aller vite lorsque le drapeau vert était agité. Les quatre pilote de l'équipe Wayne Taylor Racing ont signé un temps en course parmi les 12 meilleurs. Kamui Kobayashi fut le plus rapide (1'34''598) dès le 12e tour, avant que la pluie ne débarque. Jordan Taylor a réalisé le troisième meilleur tour de l'épreuve, Renger van der Zande le 10e, et Fernando Alonso le 12e.

La Cadillac DPI-V.R n°31 de Felipe Nasr, Pipo Derani et Eric Curran ne restera pas comme la voiture victorieuse, à cause d'un simple tête à queue... Pipo Derani, nouvel élément de l'équipe Action Express, n'a pas pu ajouter un nouveau succès après celui glané en 2016. Mais il faut s'attendre à revoir le trio être en forme cette année. De Sebring à Watkins Glen en passant par le Petit Le Mans, la compétition s'annonce exceptionnelle.

Mazda poursuit sa quête de la victoire

La victoire de Cadillac ne doit pas faire oublier les excellentes performances de Mazda. La montée en puissance est visible pour les Mazda RT24-P DPi. Avec la reprise en main de la préparation par le Mazda Team Joest, le châssis Riley fait des merveilles. Oliver Jarvis a signé le nouveau record officiel de la piste en 1'33''685, battant le record vieux de 26 ans de PJ Jones en 1'33''875.

Des ennuis en piste ainsi que des problèmes de fiabilité moteur n'ont pas permis de voir les deux Mazda à l'arrivée. Mais la vitesse démontrée en début d'épreuve par les deux voitures donne de l'espoir. Est-il possible de viser la victoire dès les 12 Heures de Sebring ? Le succès est proche pour Mazda, en partie grâce aux équipages bien plus solides que par le passé (Oliver Jarvis, Tristan Nunez, Timo Bernhard et Rene Rast se partageaient la n°77, Jonathan Bomarito, Harry Tincknell et Olivier Pla la n°55).

BMW de retour au sommet

Un an après les débuts de la BMW M8 GTE, la grosse bête allemande décroche son premier succès sur une course d'endurance. La n°25 d'Augusto Farfus, Connor De Phillippi, Philipp Eng et Colton Herta profite d'une fin de course anticipée pour s'imposer.

Augusto Farfus a pris le meilleur sur James Calado et la Ferrari 488 GTE n°62 de l'équipe Risi Competizione peu avant le drapeau rouge. 

Ryan Briscoe, Richard Westbrook et Scott Dixon (Ford GT n°67) étaient les candidats favoris à la victoire lorsqu'ils reprenaient la tête de course à 15 tours du but. Mais un arrêt ravitaillement tardif, alors que la pitlane était "fermée" a repoussé le trio victorieux en 2018 à la 4e place. La voiture sœur aussi était pendant un temps la voiture à laquelle la victoire était promise, mais un contact avec la Porsche 911 RSR n°911 a réduit tous les espoirs.

En catégorie GTD plus qu'ailleurs, la victoire est le fruit d'une loterie. La Lamborghini Huracán GT3  du Grasser Racing s'impose pour la deuxième année consécutive. Rolf Ineichen, Mirko Bortolotti, Christian Engelhart et Rik Breukers savent que leur succès tient à un fil. Quatre autres voitures ont terminé dans le même tour, le top 10 de la catégorie se tenant en 3 tours. Lamborghini est vainqueur, Audi est deuxième et quatrième puis vient Lexus (troisième) et Acura (cinquième). Une autre Lexus est sixième à 1 tour), suivie d'une Mercedes-AMG, d'une Porsche, d'une Ferrari et d'une BMW. Chaque constructeur engagé en GTD est ainsi présent dans ce Top 10.

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