La GMR-001 sera exposée au Salon de New York (New York Auto Show) à partir du 18 avril. Avec son design distinctif et sa livrée orange éclatante, elle ne passera pas inaperçue parmi les autres Hypercars lors de son arrivée sur la grille l'an prochain.
La présentation de la GMR-001 a révélé une livrée orange vif qui marquera sans doute les esprits. Baptisée "Magma", cette robe est composée d'un dégradé qui évolue de l'orange à l'avant vers un rouge profond à l'arrière. Le tout créant un effet dynamique même à l'arrêt. Selon Luc Donckerwolke, ce traitement évoque "la température du moteur et traduit visuellement l'effet Doppler acoustique" - une référence technique qui ne manquera pas de plaire aux puristes.
Mais c'est surtout l'intégration d'éléments culturels coréens qui distingue cette livrée de ses concurrentes. Le mot "Magma" apparaît en caractères Hangeul et ses consonnes forment des motifs géométriques intégrés au design global. Cette affirmation d'identité n'est pas sans rappeler les kanjis présents sur les Mazda 787B ou les Toyota GT-One à une autre époque. Au-delà de l'esthétique, ce traitement graphique permettra d'identifier instantanément la voiture au cœur de la mêlée des courses d'endurance, même pour les spectateurs novices.
Genesis n'a pas lésiné sur les moyens pour son entrée dans le monde de l'endurance. La structure Genesis Magma Racing (GMR) fait les choses en grand.
Pour le développement du châssis, Genesis a suivi la voie empruntée par Acura et Alpine en s'associant avec ORECA. Ce choix stratégique permet à la marque coréenne de s'appuyer sur l'expertise du constructeur français, dont les LMP2 dominent régulièrement leur catégorie aux 24 Heures du Mans. La motorisation hybride et l'intégration des systèmes bénéficient quant à elles du savoir-faire de Hyundai Motorsport, dont les succès en WRC et WTCR ont démontré la capacité à développer des groupes propulseurs compétitifs.
Bien que Genesis n'ait pas encore divulgué toutes les spécifications techniques de sa GMR-001, nous savons qu'elle sera propulsée par un V8 bi-turbo de 3,2 litres, dérivé du moteur quatre cylindres de la Hyundai i20 WRC.. Ce bloc sera bien sûr associé au système hybride standardisé fourni par Bosch, Williams Advanced Engineering et Xtrac.
La GMR-001 devra, comme ses concurrentes, respecter un poids minimum de 1030 kg et une puissance totale plafonnée à 500 kW (680 ch) avec une répartition du couple contrôlée électroniquement entre les deux essieux en fonction de la vitesse. Une fenêtre aérodynamique stricte est également imposée, avec un Cx et une déportance encadrés pour éviter une course à l'appui comme on a pu le voir en LMP1.
Sur le plan du design, la voiture a été conçue par le centre de design européen de Genesis sous la direction de Luc Donckerwolke, dont l'expérience chez Lamborghini et Bentley confère une légitimité indéniable au projet. L'éclairage "Two-Lines" caractéristique de la marque est particulièrement bien intégré et devrait offrir une signature visuelle distinctive dans la nuit de la Sarthe ou de Daytona.
Genesis adopte une approche méthodique. La marque coréenne a déjà engagé une ORECA 07 LMP2 en European Le Mans Series 2025, opérée par la structure française IDEC Sport - une façon intelligente d'acquérir l'expérience des courses d'endurance sans la pression d'un programme d'usine complet.
Cette première étape a d'emblée été couronnée de succès avec une victoire aux 4 Heures de Barcelone. Au volant de cette LMP2, Jamie Chadwick (ancienne championne de W Series) et Mathys Jaubert forment un duo prometteur, appuyé par l'expérimenté Daniel Juncadella. Ce "Trajectory Program" rappelle la Driver Academy de Toyota, qui avait permis d'identifier et former des talents comme Kamui Kobayashi ou Kazuki Nakajima.
Pour le développement de la GMR-001, Genesis s'est assuré les services de deux références absolues en endurance : André Lotterer, triple vainqueur au Mans avec Audi (2011, 2012, 2014) et ancien pilote Porsche puis Rebellion, et Luis "Pipo" Derani, quadruple vainqueur des 12 Heures de Sebring et champion IMSA 2021. Leur expertise des prototypes hybrides sera particulièrement précieuse pour mettre au point la voiture dans les délais serrés imposés par un programme LMDh.
Ce programme LMDh s'inscrit dans une stratégie plus large de positionnement pour Genesis, qui prépare le lancement d'une gamme haute performance baptisée "Magma". On retrouve ici la même approche que Lexus avec sa division F ou Cadillac avec sa gamme V-Series, qui ont tous deux utilisé l'endurance comme vitrine technologique pour leurs modèles routiers les plus dynamiques.
Les contraintes spécifiques de l'endurance - notamment la gestion thermique sur 24 heures, l'optimisation de l'efficience du groupe propulseur hybride et la durabilité des composants - constituent un terrain d'essai particulièrement pertinent pour le développement des futures technologies Genesis. La réglementation LMDh, qui limite la puissance maximale à 500 kW tout en imposant une hybridation, reflète d'ailleurs parfaitement les contraintes des constructeurs dans le développement de leurs futures sportives électrifiées.
En s'engageant en WEC puis en IMSA, Genesis pourra également bénéficier d'une exposition sur les trois grands marchés mondiaux (Europe, Amérique du Nord et Asie) où se disputent les manches de ces championnats. Une visibilité pour une marque encore jeune qui cherche à s'établir dans le segment premium dominé par les constructeurs allemands.
