Lorsque l'on évoque le nom de Daytona, la plupart des amateurs de sport-automobile vont immédiatement avoir en tête la Nascar. Il faut dire que le ovale (un tri-ovale en fait) est une destination de choix et le Daytona 500 est une épreuve classique de la discipline. Pourtant, dès sa création dans les années 50 par Bill France, le Daytona International Speedway a intégré l'endurance dans ses gênes.
Daytona International Speedway, plus qu'un circuit Nascar
Organisateur de compétitions et initiateur du Daytona International Speedway (DIS), Bill France est parvenu avec la construction du circuit à quelques kilomètres de Daytona Beach à proposer une arène moderne, sûre et pouvant accueillir les courses de Nascar. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque (après la Seconde guerre mondiale), les courses organisées sur les plages et les records de vitesse sur le sable sont encore nombreux. Mais faire la promotion de tels événements devient de plus en plus difficile, notamment à cause du danger pour les concurrents. Voilà pourquoi Bill France veut un "vrai circuit", Daytona en est la traduction.
La Nascar tient son circuit phare. Mais France sait qu'en ne comptant que sur cette discipline américaine, Daytona n'aura pas une influence mondiale. Il veut attirer des concurrents du monde entier, intéresser des fans de tous horizons et les faire venir dans son circuit. Voilà pourquoi, en parallèle de la piste ovale et inclinée, est décidé de construire un tracé à l'intérieur. C'est le fameux "Infield". Un concept alors novateur, qui voit la naissance d'un circuit modulable. Il est possible d'associer une partie du "tri-ovale" avec l'Infield, et ainsi proposer un tracé relevé et varié.
La toute première course qui se tient au Daytona International Speedway en 1959 est la "Paul Whiteman Cup". Il s'agit d'une course disputée sur un tracé qui associe ovale et Infield. Preuve que la Nascar et les courses "en rond" ne sont pas l'obsession de Daytona.
Daytona Continental, les origines des 24 Heures de Daytona
En 1962, Bill France décide d'organiser le premier événement avec une portée internationale à Daytona. Ce n'est pas la Nascar, mais bien les compétitions pour voitures de sport qui sont retenues. Sous le nom de "Daytona Continental" naît la première épreuve majeure d'endurance organisée sur le circuit, avec une durée de 3 heures. Dan Gurney s'impose avec une Lotus 19 B-Climax. Pour une grande première, le plateau est royal. Phil Hill, jeune champion du monde en F1, est au départ. On remarque également la présence de Stirling Moss ou Luigi Chinetti, Jim Clark, Jo Bonnier, David Hobbs, Olivier Gendebien. Les américains sont nombreux à répondre à l'appel : Briggs Cunningham, Roger Penske, Jim Hall, Harry Heuer. A.J Foyt, vainqueur des 500 miles d'Indianapolis en 1961 est lui aussi au départ. En grille, on retrouve des Lotus, Ferrari, Jaguar, Porsche, Alfa-Romeo et des engins américains : Corvette, Pontiac, Chaparral.
Dès 1964, la distance à couvrir est portée à 2 000 km. Pedro Rodríguez et Phil Hill s’imposent avec une Ferrari 250 GTO. Ken Miles et Lloyd Ruby remportent eux l'édition 1965 avec une Ford GT40 MK II, qui annonce les années de domination du modèle en Sarthe (victoires de 1966 à 1969 sans interruption).
Puis, en 1966, la course bascule sur une durée de 24 heures. La première véritable édition des 24 Heures de Daytona permet de voir Ford et Ferrari se battre, une lutte devenue mythique. Depuis 1966, le format de course de 24 heures n'a pas changé, à l'exception de 1972 avec un essai sur 6 heures seulement et 1974, avec l’annulation de l'épreuve pour cause de crise pétrolière.
Aujourd'hui, la Nascar attire les foules et constitue l'événement fort du Daytona International Speedway. Mais l'endurance continue de faire vivre, pendant une semaine, le cœur de Daytona.