Le record de la distance vieux de 36 ans est battu, lui qui était la propriété d'une Porsche 935 emmenée par John Paul Jr et Rolf Stommelen en 1982, avec 2 760,96 miles, sur un tracé légèrement différent. Dans une course peu captivante, exceptionnellement non-saucissonnée par des drapeuax jaunes à répétition, le sport a parlé, pour donner un nouveau succès à Cadillac.
La performance de la voiture victorieuse n'est pas isolée, puisque les 15 premiers battent le record de la distance, notamment du fait d'un nombre de neutralisations réduit. En effet, tout au long des 24 heures, ce sont seulement quatre périodes de neutralisation auxquelles on a pu assister, le tout pour une durée d'à peine 20 tours ! Une situation inédite pour la classique américaine, traditionnellement rythmée par les périodes de drapeaux jaunes et les relances. Les prototypes Cadillac ont ainsi pu creuser l'écart et dominer l'épreuve, comme Ford en catégorie GTLM.
Joao Barbosa et Christian Fittipaldi signe avec cette victoire leur troisième succès au général, le premier depuis la victoire de 2014 alors décrochée avec Sébastien Bourdais. Filipe Albuquerque, lui, décroche sa première victoire au général, mais s'était déjà imposée en catégorie GT lors de l'édition 2013. Une victoire qui vient faire du bien pour l'équipe et les pilotes, et qui vient notamment faire oublier l'édition 2016. L'an passé, pour les grands débuts de la catégorie DPi, l'équipe Action Express Racing était bien placée pour l'emporter avant qu'un dépassement contesté en fin de course par Ricky Taylor sur Filipe Albuquerque ne vienne donner la victoire à la Cadillac de l'équipe Wayne Taylor Racing.
La voiture n°5 a pris le commandement pour ne plus le lâcher à partir de la 16e heure de course, et s'impose devant l'autre voiture de l'équipe Action Express Racing, la Cadillac DPi n°31 Whelen Engineering. Felipe Nasr, Eric Curran, Mike Conway et Stuart Middleton échouent à seulement 1'10 des vainqueurs. Une victoire qui aurait pu échapper à l'équipe américaine, notamment à cause de problèmes de surchauffe sur les deux voitures. Les mécaniciens ont dû rajouter beaucoup d'eau lors d'un ravitaillement réalisé sous drapeau jaune sur la n°5, tandis que cette manœuvre fut réalisée alors que les voitures avaient une piste claire pour la n°31. C'est ce qui explique, en partie, cette hiérarchie finale.
Sur le podium, deux Français, Loic Duval et Romain Dumas associés à Jon Bennett et Colin Braun. Leur voiture termine dans le même tour.
Signalons les excellents débuts de l'équipe Penske, qui faisait son retour au sommet de l'endurance américaine avec deux Acura ARX-05 DPi. Les nouveaux prototypes ont connu des soucis dans le troisième quart de course, mais furent très souvent au commandement pendant la première moitié de l'épreuve. La n°7 fut retardée à cause d'un contact en piste avec la n°31, tandis que la voiture soeur, la n°6, a dû-elle faire face à des problèmes d'alternateur.
Mentionnons également la 13e place finale de Fernando Alonso, engagé par l'équipe United Autosports. Avec Phil Hanson et Lando Norris, le double champion du monde de Formule 1 a dû faire face à des problèmes de freins qui ont immobilisé sa voiture pendant de longues minutes au garage... mais l'apprentissage passe par là !
