Pendant que le Championnat du Monde d'Endurance (WEC) prenait l'eau au Japon, avec une manche de Fuji émaillée par la présence du safety-car et les arrêts de la course, Audi signait un doublé, presque dans l'anonymat, aux Etats-Unis.
A Laguna Seca, sur le mythique circuit chargé d'histoire et lié à l'endurance, se déroulait la première manche américaine de l'Intercontinental GT Challenge. Une course sur laquelle Endurance Magazine a eu les yeux braqués.
L'Intercontinental GT Challenge est un championnat mondial de voitures de sport conçu par SRO en 2016 en regroupant les 24 Heures de Spa, les 12 Heures de Bathurst et les 12 Heures de Sepang. Cette année, une manche d'une durée de 8 heures était intégrée au programme, les Mazda Raceway California 8 hours.
Alors que l'endurance prototype est en plein doute avec une nécessaire réflexion sur l'avenir du LM P1, le GT3 continue d'animer le monde du sport-automobile. Comme un symbole, les 8 heures de Californie, organisées le même weekend que les 6 Heures de Fuji, ont permis de mesurer un contraste saisissant.
C'est tout d'abord avec une météo sublime, et une chaleur de plomb, que les concurrents de ces 8 Heures de Californie ont pris la piste (quand le WEC va t-il arrêter de se rendre au Japon en septembre/octobre, période d'une petite saison des pluies avec présence de typhons qui survolent également parfois l'archipel ?).
19 concurrents, seulement, étaient en Californie pour cette épreuve. Mais il est intéressant de s'intéresser à la philosophie de ce championnat, pour en comprendre le fonctionnement :
"Le championnat encourage les constructeurs à faire confiance à des équipes locales pour engager les voitures, car il est plus économique et plus simple de faire voyager des ingénieurs et des pilotes, plutôt que des voitures".
Oui, à l'heure des économies, SRO propose avec ce championnat encore trop peu valorisé une formule inédite. Permettre à Audi, Porsche, McLaren ou encore Aston Martin de se battre pour un titre mondial, tout en valorisant les équipes "locales" sur les différentes manches. Une vraie approche centrée sur les "clients", c'est à dire les équipes privées. Un championnat pleinement complémentaire, en ce sens, du WEC.
A Laguna Seca, Audi a dominé la course. Avec Christopher Haase tout d'abord qui s'emparait de la pole position, devant Markus Winkelhock. Audi Sport Team Land et Audi Sport Team Magnus commandaient le départ, avec une Porsche 911 GT3-R juste derrière, et une Audi R8 LMS, engagée par WRT.
En course, Connor De Phillippi, Christopher Haase et Christopher Mies, partis de la pole, échouent à la deuxième place, derrière Kelvin van der Linde, Pierre Kaffer et Markus Winkelhock. Audi, Porsche ou même McLaren disposaient d'une présence officielle, avec des pilotes de renom (ceux précedemment cités ainsi, par exemple, qu'Alvaro Parente, Jeroen Bleekemolen ou Patrick Long).
Les 8 Heures de Californie permettent de voir une autre façon de faire de l'endurance, certes limitée au GT3, mais qu'il faut suivre. Car cette piste tentée par Stéphane Ratel pourrait bien déboucher sur un grand championnat intercontinental GT, qui deviendrait la nouvelle référence... Avec le WEC, réinventé, comme complément mixant GTE et prototypes ?
Ah oui, au fait, puisqu'il est d'actualité de suggérer des idées aux organisateurs du Championnat du Monde d'Endurance, en plus de notre calendrier idéal, et de nos idées pour booster l'attractivité des 24 Heures du Mans, nous vous suggérons d'intégrer, dans un avenir proche, une course à Laguna Seca. Après tout, l'histoire du circuit est liée avec l'endurance et Le Mans, non ?