La dernière fois que Peugeot et Toyota se sont mesurés en piste aux 24 Heures du Mans, c'était il y a 30 ans. Si les retrouvailles étaient planifiées en 2012, lorsque Toyota a débarqué en LMP1, elles ne furent jamais possibles car Peugeot stoppait en parallèle tout engagement en compétition sport-prototype en janvier de la même année.
Pour retrouver trace d'une lutte entre les deux marques, il faut donc remonter à l'édition 1993 des 24 Heures du Mans. Une édition mythique, remportée par Peugeot.
Après la victoire décrochée en 1992, Peugeot décide de revenir en Sarthe avec l'objectif d'enchaîner un deuxième succès. On possède alors chez la marque au Lion une politique plutôt conservatrice. Il n'est pas question d'engager la surprenante Peugeot 905 Evolution 2 vue en championnat des voitures de sport et victorieuse notamment de la dernière course à Magny-Cours.
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Peugeot se contente de reprendre la boîte de vitesses transversale ainsi que le système de sélection séquentielle pour l'installer sur l'Evolution 1. Du côté des équipages en revanche, pas mal de renouvellement avec Teo Fabi, Geoff Brabham, Eric Hélary, Christophe Bouchut et Thierry Boutsen qui débarquent. Un recrutement qui n'a rien de hasardeux, et qui est lié grandement à l'expérience de ces pilotes avec la motorisation à 3,5 litres utilisée en F1.
Du côté de Toyota, l'ambition est de devenir le second constructeur japonais a remporter les 24 Heures du Mans, Mazda étant entré dans l'histoire en 1991. Le début de saison, marqué par des victoires à Daytona et Sebring, est plus qu'encourageant pour Toyota. Mais ces victoires sont le fait des Eagle MKIII turbo, bien loin donc des TS 010. Pour Le Mans, on retrouve les voitures déjà engagées en 1992 avec des évolutions notamment sur la partie moteur ou encore les suspensions. Les TS 010 sont sublimes, mais jamais elles n'allaient venir à bout des Peugeot.
C'est Peugeot qui remporte les 24 Heures du Mans 1993 avec ses 905. Le résultat final avec un triplé masque pourtant une édition marquée par une lutte serrée, notamment pendant la nuit. Toyota aurait pu s'imposer en 1993. D'ailleurs, avant la course, personne n'osait présager d'un triplé de la marque au Lion. Comme lors des grandes batailles, il était écrit que chacun allait y laisser des plumes. Une voiture meneuse de chaque côté, de la conservation pour les autres ? Finalement, Peugeot n'a pas perdu une seule voiture, et la victoire fut totale. K.O.
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Crédit photo : Stéphane Cavoit pour Endurance Magazine
