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Débarquée au cours de la saison 2021, l'équipe Glickenhaus fut la première à opposer une résistance à Toyota en Hypercar. Pendant trois années marquées par des exploits et quelques déconvenues, Jim Glickenhaus a tenu la comparaison face aux "grandes" marques. L'arrêt du programme semble aujourd'hui logique, avec des raisons financières qui ne permettent pas de transformer l'essai en programme durable et rentable. C'est officiel, il n'y aura pas de SCG 007 LMH l'an prochain. Mais l'aventure qui s'achève restera dans la mémoire des passionnés que nous sommes, comme une tentative audacieuse, spectaculaire. https://twitter.com/endurancemagfr/status/1714558396429414811 Une quête du Mans inachevée La Glickenhaus 007 développée par Podium Advanced Technologies a fait ses débuts en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) aux 8 Heures de Portimão, deuxième manche de la première saison de l'ère Hypercar en 2021. À l'époque, la nouvelle Hypercar est souvent moquée, et le projet semble totalement farfelu en comparaison aux moyens débauchés par Toyota. Mais Glickenhaus ne se dérobe pas de son objectif, gagner Le Mans. La première tentative aux 24 Heures du Mans se solde par une 4e et une 5e place, au pied du podium. Là, un premier constat s'impose. Ceux qui critiquaient le projet et qui n'y voyaient qu'une simple lubie du multimillionnaire sont défaits. Les connaisseurs de l'endurance savaient déjà que l'Américain est un passionné de l'endurance et que son équipe possède une solide expérience, notamment aux 24 Heures du Nürburgring. Mais en amenant à l'arrivée ses deux voitures dès la première tentative en Sarthe, Glickenhaus connaît instantanément une notoriété plus grande, auprès d'un public plus large. Le regard change, et il est respecté de tous tant le fait de voir l'arrivée avec un nouveau modèle est considéré comme une victoire. En 2022, alors que la concurrence en catégorie Hypercar est encore limitée, la #709 (engagée uniquement à l'occasion des 24 Heures du Mans), termine sur le podium. Briscoe, Mailleux et Westbrook permettent de franchir une nouvelle étape, de toucher du doigt le rêve ultime de gagner. Jim Glickenhaus a les yeux qui brillent et est proche des larmes au moment de l'arrivée. D'autant que le second châssis est lui aussi classé, 4e (la #708 de Derani, Dumas et Pla). Une saison 2023 qui montre les limites d'un projet 100% privé En 2023, alors que le plateau Hypercar est désormais bien garni et que tous les constructeurs engagent des machines hybrides, Glickenhaus ne peut pas répéter son exploit. Le meilleur classement sur toute la saison sera une septième place... au Mans ! Berthon, Gutierrez et Mailleux sur la #709 devancent Dumas, Mailleux et Pla (#708), 8e. Sans système hybride, la SCG 007 LMH est condamnée à observer de loin les Hypercars officielles. C'est en 2023 que l'écart s'est véritablement creusé, et a amené aujourd'hui à l'arrêt du programme. Longtemps espérée, la vente de châssis à des équipes privées où le relais d'un constructeur n'a jamais pu se conclure. Se débrouiller seul n'est plus possible en 2023 en Hypercar. Les équipes clientes semblent avoir un avenir (à l'image du podium signé ce week-end à l'occasion du Petit Le Mans par Proton et sa Porsche 963). Mais être totalement indépendant, comme le projet Vanwall ou Isotta Fraschini, c'est une prise de risque très (trop) importante. La viabilité financière sur la durée est questionnable. Agissant toujours par passion - plutôt que par raison - Jim Glickenhaus a mené un programme qui est fidèle à son image. Entier, inscrit dans le plus pur héritage des engagements de Ferrari dans les années 60 et 70. Sa volonté et son envie sont aussi directement à relier à l'épopée de Luigi Chinetti, aux exploits du NART, et à toutes les initiatives privées venues des Etats-Unis qui ont contribué à écrire la grande histoire des sports prototypes. Ce que nous faisons, c'est rechercher l'art de la performance. Jim Glickenhaus "Ce que nous faisons, c'est rechercher l'art de la performance. Lorsque vous assistez à une course et que vous voyez nos fans, ils veulent bien sûr que nous gagnions. Mais ils ne s'en soucient pas vraiment. Ils aiment le fait que nous soyons là et que nous fassions ce que nous faisons" racontait Jim Glickenhaus à Autoweek. L'esprit de Briggs Cunningham et de Carroll Shelby a perduré, l'inventivité de Jim Hall est toujours d'actualité. On espère sincèrement revoir cette Hypercar ou une autre création de l'équipe SCG au Mans. Car ces "petites" histoires forgent la légende. Crédit photo : SCG, Michelin, Christian Barre et Geoffroy Barre

Glickenhaus, la fin d'une épopée Héroïque

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