Endurance Magazine > Point de vue > Fin des voitures essence et diesel en 2040 : quelles conséquences pour Le Mans ?

Fin des voitures essence et diesel en 2040 : quelles conséquences pour Le Mans ?


Vous n'avez pas pu passer à côté de cette information essentielle dans le monde de l'automobile, Nicolas Hulot, ministre de la transition énergétique, a indiqué son souhait de vouloir mettre fin à la commercialisation des voitures essence et diesel d'ici à 2040. Un sujet qui n'est pas simplement d'ordre commercial, mais qui pourrait avoir des conséquences bien plus importantes sur toute la chaîne, et notamment le sport automobile.

Gagner le dimanche, vendre le lundi

Une étude signée Foresight Research, reprenant la célèbre phrase "Win On Sunday, Sell On Monday", qui signifie littéralement "Gagner le dimanche, vendre le lundi" a prouvé l'existence d'un lien réel entre les performances réalisées en compétition automobile par une marque, et les performances commerciales. En clair, les courses automobiles ont toujours une valeur forte pour influencer les consommateurs, notamment les amateurs de compétition qui, ensuite, vont servir de prescripteurs auprès de leur entourage pour vanter ou non une marque.

Vous pouvez le contester, dire que cela est faux, mais c'est un grande partie pour cela que les constructeurs s'engagent en endurance ou dans les autres disciplines.

Les 24 Heures du Mans comme les autres disciplines vont devoir s'adapter, pour rester en lien avec la voiture de tous les jours.

Mais alors, si le nouveau ministre de la transition énergétique Nicolas Hulot décide de modifier et, notamment, d'interdire la commercialisation des voitures à moteur essence et diesel en 2040, les 24 Heures du Mans comme les autres disciplines vont devoir s'adapter, pour rester en lien avec la voiture de tous les jours.

Le lien essentiel, fondateur, entre Le Mans et la vie quotidienne, est un capital précieux à préserver.

Impossible de continuer avec des moteurs essence en endurance si ces derniers ne sont pas dans les concessions. Le lien essentiel, fondateur, entre Le Mans et la vie quotidienne, est un capital précieux à préserver.

Les moteurs traditionnels supprimés en 2050 chez Toyota

Une annonce catastrophique, irréaliste, irresponsable et irrationnelle ? La communication de Nicolas Hulot a, évidemment, attiré les foudres de certains. Pourtant, en creusant un peu, et en prenant du recul, cette annonce semble assez cohérente et logique. "C’est pour moi une véritable révolution" confiait Nicolas Hulot, mais l'annonce de l'année 2040 n'est pas vaine.

Toyota, marque engagée aux 24 Heures du Mans depuis 2012, et fortement impliquée dans les nouvelles motorisations notamment avec la sortie de la Prius il y a plus de 20 ans, a déjà annoncé la mort de l'essence et du diesel en 2050. Le constructeur prévoit de rayer les moteurs à combustion traditionnels de sa gamme en 2050 (à lire sur Les Echos).

Chez le groupe Volkswagen (notamment propriétaire de Porsche ou Audi, si vous voyez ce que je veux dire), on estime qu'en "2050, les émissions moyennes de CO2 [des] nouveaux véhicules seront réduites de 90 % par rapport à celles de 2010". La fin du diesel et de l'essence sera une voie pour y parvenir.

Mieux, 30 véhicules purement électriques seront lancés dans les 10 ans qui viennent par le groupe VAG, avec 25% des ventes à l’horizon 2025. Véhicules purement électriques, vous avez bien lu. 20 000 ventes sont prévues par an pour la berline électrique à hautes performances (600 ch et 500 km d’autonomie) que lancera la marque Porsche en 2019.

Les 24 Heures du Mans comme les autres grandes courses devront s'adapter à cette réalité, et la voie de l'hybride déjà utilisée en endurance en Sarthe depuis 2012 n'est qu'une transition ! Et si demain, les catégories pour les prototypes et les GT étaient déterminées par la motorisation ou le type d'énergie captée (mode de production) : électrique, hydrogène, ou encore solaire/électrique...

Le moteur thermique est déjà mort

A consulter les chiffres de vente des voitures en Europe en 2016, on se rend compte que le basculement a déjà eu lieu. La Renault Zoé est numéro 1 des ventes en Europe, et on croise désormais plus de 500 000 voitures électriques et hybrides rechargeables sur les routes d’Europe. Avec déjà 400 000 précommandes pour la future Model 3 de Tesla dans le monde entier, le paysage automobile est clairement en train de changer.

Le Mans va aussi devoir changer. Les futurs règlements seront radicalement plus propres, plus neutres, plus écologiques. Mais pas sûr que l'on y perde en compétition sur la piste.

Découvrir l'équipe Endurance Magazine

1 réflexion au sujet de « Fin des voitures essence et diesel en 2040 : quelles conséquences pour Le Mans ? »

  1. Le moteur thermique n’a pas encore tout dit !
    Bien sûr , Le Mans c’est l’innovation et doit le rester , c’est la raison pour laquelle nous allons voir évoluer au Mans les voitures à differentés energies ...tant mieux mais cela ne se fera pas en 1 ANNÉE
    ALORS SOYONS PATIENT et en attendant , développons au maximum le moteur Thermique !

Laisser un commentaire