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WEC : notre calendrier rêvé pour 2019 et au-delà


En annonçant la bascule sur un calendrier « hivernal », avec les 24 Heures du Mans en guise de conclusion de chaque saison, le Championnat du Monde d’Endurance a débuté sa mutation. Un changement devenu nécessaire pour attirer de nouveaux constructeurs, en rendant au Mans une place spéciale.

Le Mans restera toujours Le Mans

Les essais pour mettre au point des championnats d’endurance semblent se multiplier et, à chaque fois, retomber dans les mêmes travers. Aujourd’hui, alors que le Championnat du Monde d’Endurance est entré dans sa sixième saison, c’est le départ de Porsche, consécutif à celui d’Audi l’an passé, qui vient rebattre les cartes. Pourquoi un tel revirement de la part d’Audi, marque engagée en endurance depuis 1999, puis de Porsche, revenu « seulement » en 2014. Les raisons sont à trouver en interne, avec le scandale du dieselgate qui a poussé à revoir les budgets alloués. Mais c’est aussi le manque de retombées d’un championnat peu attractif qui explique ce retrait.

Oui, le Championnat du Monde d’Endurance a des difficultés à faire se déplacer les foules, et à susciter la passion derrière un écran, même à des milliers de kilomètres. Je ne te parle pas à toi, fan inconditionnel d’endurance, qui peut se lever très tôt pour regarder la manche de Fuji, ou qui veille pour voir le final des 6 Heures des Amériques. Je parle des amateurs de sport-automobile au sens large.

La Formule 1 est parvenue à se réinventer en partie, avec des changements drastiques, qui portent aujourd’hui leurs fruits. La F1 a retrouvé des pilotes présentés comme des héros, des batailles en piste avec des étincelles, des feuilletons avec des équipiers qui se battent.

La Formule 1 est parvenue à se réinventer en partie, avec des changements drastiques, qui portent aujourd’hui leurs fruits. La F1 a retrouvé des pilotes présentés comme des héros, des batailles en piste avec des étincelles, des feuilletons avec des équipiers qui se battent. L’essence de la F1, l’ADN de la discipline, semble revenir. Le travail mené par Canal+ joue aussi un vrai rôle dans la qualité de l'information accessible au format vidéo, tout comme la chaine officielle de la F1 sur Youtube, qui propose du contenu bien plus qualitatif que celle du WEC.

Le Mans doit se réinventer

Le Mans doit en faire de même, et se réinventer. Le changement de calendrier, tout comme la refonte du LMP1, sont bien les deux chantiers prioritaires. Les organisateurs ont bien identifié les deux points noirs à traiter. Le LM GTE Pro se porte à merveille, avec des constructeurs impliqués, des courses animées, et des pilotes de tout premier plan. Idem en LM GTE Am, avec des équipes qui permettent à des gentleman de rouler au plus haut niveau, et de nous offrir de très belles courses. En LMP2, la formule du moteur unique et des chassis limités est contestable. Mais elle nous apporte des grilles complètes, et un niveau de compétition fabuleux. Les résultats sont là. Je ne suis pas fan de ces limitations règlementaires, mais si la stabilité et la performance est assurée, je prends.

Le problème vient donc du LMP1, avec peu de constructeurs ou privés engagés. La faute, en partie, au calendrier. Oui, les deux sujets sont liés. Mettons de côté la refonte du règlement LMP1, et l’alignement des performances entre voitures hybrides et non-hybrides. Ce changement était nécessaire déjà depuis 5 ans. Il ne va pas créer des vocations chez les constructeurs. Il va créer des vocations auprès d’artisans, de constructeurs plus modestes, intelligents, avec des idées nouvelles, des solutions inédites.

Le cœur du problème était le calendrier. Le Mans a toujours eu cette place à part, ce rôle de course « motrice », vitrine de l’endurance. Placer Le Mans en finale de la saison est une excellente idée. Mais à vouloir changer radicalement, autant y aller plus en profondeur. La saison 2018/2019 sera une transition, il faut faire encore mieux pour 2019/2020.

  • Débuter la saison en Asie (Shanghai, Fuji) et même ajouter une manche à Sepang. Le circuit est devenu la base de l’endurance LMP2 / LMP3 en Asie, avec de nombreuses manches organisées. Une visite y semble indispensable ;
  • Fusionner les plateaux IMSA et WEC lors des 24 Heures de Daytona, des 12 Heures de Sebring et du Petit Le Mans (difficile vu la tenue actuelle en octobre de cette course) ;
  • Proposer un final européen digne de l’endurance, avec des circuits mythiques : Spa-Francorchamps, Monza, et pourquoi pas Magny-Cours, à quelques semaines du Mans, en guise d’ultime répétition.

La saison 2018/2019 annoncée, la "super-saison", est assez maladroite. Il aurait été bien plus logique de proposer une saison 2018 très courte (Silverstone, Spa, Le Mans, le Nurburgring), et ensuite basculer sur le calendrier hivernal, en débutant, comme cela est prévu, à Fuji. La saison 2018 aurait ainsi eu un nombre de courses réduit, mais cela a toujours plus de sens que de proposer deux fois Le Mans et deux fois Spa-Francorchamps.

On rêvant un peu, nous avons pensé à un calendrier du WEC idéal. Voici nos idées. Les vôtres sont les bienvenues en commentaires.

Calendrier WEC idéal

  • 6 Heures de Fuji (octobre)
  • 6 Heures de Shanghai (novembre)
  • 12 Heures de Sepang (décembre)
  • 24 Heures de Daytona (janvier)
  • 12 Heures de Sebring (mars)
  • 6 Heures de Monza (avril)
  • 6 Heures de Spa-Francorchamps (début mai)
  • 6 Heures de Magny-Cours (fin mai)
  • Le Mans (juin)

Cette répartition permet de conserver la course des 24 Heures du Mans comme ultime manche, et propose une vraie variété des circuits visités. L'Asie, l'Amérique et enfin l'Europe. Les voitures restent sur le continent asiatique pour trois mois, puis basculent aux Etats-Unis, avant un retour en Europe. Une "tournée" mondiale cohérente, avec l'ajout d'une course à quelques jours du Mans pour optimiser encore la préparation. En France, cette manche pourrait aider à faire monter encore la pression avant la grande course des 24 Heures du Mans, le tout avec un budget déplacement réduit. Les équipes iraient de Spa-Francorchamps à Magny-Cours, puis au Mans.

Crédit photo : Toyota

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2 réflexions au sujet de “WEC : notre calendrier rêvé pour 2019 et au-delà”

  1. À la place de Magny-cours, Sylverstone serait une bonne alternative. En effet, se réinventer, ceci est valable tout le temps et partout et c'est valable pour l'ACO qui pourtant évolue régulièrement, et comme en course, il y a des virages qu'il ne faut pas louper.

  2. Pas mal votre calendrier, excepté Magny court que je remplacerais par Silverstone !!!! En groupant ELMS et WEC comme aujourd'hui

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